À nos âmes qui se torturent
Nos esprits couverts de ratures
À nos cœurs vibrant de sutures
Ils naissent au hasard
Pétillent dans nos regards
Ces amours qui ne se révèlent
Qui brûlent si vifs et si frêles
Que j'y ressens puissante la grêle
Imaginaire de tes bras
Tu peuples mes draps
De tes yeux l'azur
Un instant lasure
Tu es un fantôme
Qui distille un arôme
Dans l'insomnie, le velouté
D'un interdit redouté
Trouble en apesanteur
Sous mes joues la moiteur
Emballement sous l'azur
À la folie, en démesure
Aux battements, aux murmures,
Aux mots qui se susurrent...
Et dans tes yeux qui se plissent
Qu'un joli aveu se glisse
À mon cœur transi réglisse
Il est des instants imperceptibles
Où l'Amour se ressent invisible
Si subtil, tellement tactile
Il enivre mes pupilles
Tout autour de lui, libre,
L'air entier vibre
Si rare, tellement précieux,
A fendre les cieux...
Et que l'utopie s'envole
Aussi légère qu'un rêve frivole
Espérer une réalité d'école
Tristesse, l'écueil s'encolle
Mais la vie infuse et percole
Quelques notes, des fleurs éclosent
Derrière mes paupières closes
Le frisson m'étreint, il me surprend
Tout au long de mon corps, s'éprend
Silence assourdissant des violoncelles
Sous ma peau pointent des crécelles
Vague mêlée de flots de tendresse
Recouvre lentement des détresses
Dans la lumière vibrante de la scène
Une douceur en réalité m'assène
Dans un halo mystère magnétique
S'éveille mon univers épileptique
Ancrage sensoriel pris dans les cordes
Sous l'effet brutal d'une horde
Le chaos se sème en finesse
Pour s'éblouir sous des caresses
Apprendre peu à peu la maîtrise
Des affleurements qui trahissent
Ce qui me bouleverse
Ces émotions se dispersent
Dans l'atmosphère s'évaporent
Après la caresse de mes pores
Passe le fil des saisons
Mamie, tu avais raison
Cœur en dégrisement
En quête d'apaisement
Des sentiments, les décombres
Des souvenirs encombrent
Des promesses la syncope
Combien de fois se trompent
Cessez de vous de parler
Dans le silence, laissez-la aller...
Alors dans son silence
Ses passions la devancent
Crépitement des entrailles
Soulèvement de failles
Débordement en vibrations
Des désirs en lévitation
Dans la brume de ses émotions
À distance du fusionnel
D'ardents élans personnels
Aux fracas
Jusqu'à trépas
Les détroits
De fols émois
Avant que...
Nos regards se toisent
Nos doigts s'entrecroisent
De baisers en effusion
De désirs en vibration
Je ne te connais Amant
Mais déjà je te fais serment
De consumer au firmament
Pour moi la vie qui file
Les couleurs qui défilent
La musique qui colore
Les passions qui mordorent...
Tenir à distance ces émotions
Se recentrer sur les vibrations
Dans des battements d'inspiration
Délicates, délicieuses surprises
Des désirs saupoudrés en convoitises
Dans les blancs lendemains
S’effacent la fougue des matins
Adieu les battements
De nos vieux sentiments
Je cherche ton écho
Dans le fond de mon chaos
Groggy de la vie, KO
Noyée dans mes idéaux,
Sensibilité à fleur de peau
En échos
De mon chaos
Croiser ton égo
Dans la clarté des ombres
Sensualité subite, je sombre
A la folie de nos cadences,
Au rythme de nos silences,
A nos souffles, nos haleines
A la moiteur tendre laine
A ta langue qui me berce,
Je tangue, puis je verse.

Au temps qui se suspend
Au silence qui s'éprend
La seconde en fusion
D'un instant la pulsion
D'une fracture la tension
Le secret d'une intention...
Sous un tapis
Exaltation tapie
Table bigarrée
Désir amarré
Encore peindre
La brosse étreindre
Sombre pénombre glisse et m'enlise
Le silence en obsolescence
Oublier le feu sous maints cieux
Adieu...
Pas feutrés, lourds,
Notes et silences en atours,
Et puis les battements
Les cordes en frottement
Dans l'air, la colophane
S'évapore diaphane.
Les âmes respirent,
Un soupir, le piano expire,
En céleste bruissement
Intérieur retentissement.
#Pathos #Einaudi