Elle s’allonge. La folie prend place dans ses draps, elle l’enlace de ses bras. Entre éveil et songe les mots la hantent. Ils l’impatientent. Elle les repousse mais leur sons l’éclaboussent. Leurs lettres harmonieuses sont terriblement pernicieuses. Elle condamne son sommeil rugueux. Au fougueux amant vermeil, elle se damne.
De bleu, je deviens vert. Je prends les draps à revers. Pourvu qu’elle bouge, alors je la touche, espérant faire mouche. Je prie l’ouverture, je cale l’éclat de mes yeux sur la couverture, petites étoiles des cieux. Elle frémit, je renchéris, elle gémit. Sa chevelure blonde sursaute. A l’assaut, je tressaute. Dans l’obscurité, je réclame tendresse. Son bras de la couette émerge. Cette une nuit encore, elle gamberge. Je ronronne et ses idées, elle coordonne. Des rimes décollent et sur son cahier d’école, elles vont éclore. Le mur d’insomnie se peuple de flore. Je supplie ma maîtresse de m’accorder sa caresse. Je me tiens prêt à épier son papier. Enfin je me loverai et dans son parfum rêverai. Dans l’air liquoreux, de mes oreilles à ma queue, ses mains courront sur ma peau au rythme de mes ronrons.
(Dans la tête de mon chat...)
Dimanche 30 mars
Le temps
Il se palpe aux rides d’un menton qui s’évide, à la douce profusion des émotions, aux enfants dont l’amplitude prend de l’altitude. Le temps se mesure à l’effacement des amants, à l’acceptation des étincelles et de la noirceur en dentelle. En saisir le privilège, l’âme allège.
Dimanche 30 mars